Les repas au centre maternel sont des moments assez difficiles à vivre et à supporter pour nous. 
Voici un petit aperçu ...

Les repas des enfants de 0 à 3 ans ont lieu dans l'unique pièce de la guarderia avec deux services : l'un pour les bébés à 11h30 et l'autre plus grands à11h45.
Il y a une collation le matin à 9h30 et une l'après-midi à 15h30.
Les enfants dînent à 18h dans cette même salle.

Comme nous vous l'avions dit dans un article précédant les enfants sont assis sur des chaises en bois, même les bébés de 3 mois qui ne tiennent pas assis et qui ne sont pas en sécurité sur ces chaises (ils glissent, tombent de la chaise...)

Les mamans sont généralement présentes au moment des repas. Assises ou debout autour des enfants, mamans, professionnels, et volontaires se relaient pour faire manger les enfants. Ici pas de référence! 3/4 personnes peuvent se relayer autour d'un enfant pour le faire manger ...

Vous l'aurez compris, difficile de trouver une place dans ce mouvement et cette agitation. qui plus est dans un espace si restreint... Les repas sont oppressants et anxiogènes... De plus, les enfants doivent patienter de temps en temps jusqu'à 30 minutes assis à table, en attendant que le repas arrive. Difficile pour des enfants de cet âge de patienter sagement assis à table. Cette attente interminable et cette ambiance entraîne une certaine violence entre les enfants mais aussi entre les mères et leur enfant. Nous trouvons les mamans beaucoup moins patientes au moment des repas.

Le repas du midi et du soir sont plat unique, on leur donne à boire du mate (équivalent de nos tisanes, eau bouillie + céleri, ou eau bouillie + menthe par exemple) uniquement à la fin du repas et encore uniquement s'ils ont bien mangé, ceux qui n'ont pas fini leur plat ou qui se sont mal comportés à table sont privés de boire et partent au lit.Cela nous dérange fortement, boire n'est-il pas la réponse à un besoin vital au même titre que manger? Nous avons expliqué notre point de vue aux professionnels et aux mamans et nous donnons à boire à chaque enfant selon ses besoins, et pas uniquement en fin de repas. Nous avons pu alors observer que les enfants mangent mieux et davantage si on leur donne à boire pendant le repas!!! Surtout quand le repas est composé de deux féculents !

Nous nous sommes aussi questionnées sur certaines pratiques que nous jugeons "violentes" et tellement différentes des nôtres, comme par exemple réveiller un enfant qui s'endort à table en lui jetant de l'eau sur la tête ou en le faisant marcher dehors, ou encore donner à manger à un bébé alors qu'il dort et lui faire finir le plat! 

Nous avons aussi remarqué que le côté sanitaire est très présent, tout le monde est obsédé par le fait que l'enfantmange bien, qu'il ne perde pas de poids et qu'il ne soit pas anémié, des nutriments sont donnés à chaque enfant tous les jours pour compléter l'alimentation. Nous pouvons faire du lien entre cette préoccupation et la situation du pays, le Pérou est un pays en voie de développement, où tous les enfants n'ont pas de quoi se nourrir tous les jours. 

Ainsi, les enfants sont encouragés à finir leur plat, avec un peu de chantage de la part des mamans et des professionnels : un tableau est affiché au dessus de la table pour les plus grands, on leur attribue un smiley content ou non selon si l'enfant a fini son plat, est resté assis, et s'est bien comporté. Et en début de semaine suivante on leur attribue une récompense s'ils se sont bien comporté  (bonbons, ballons gonflables...)
Nous avons du mal adhérer a ce principe si rigide mais nous avouons entrer dans le "jeu", quand les repas
sont trop agités et deviennent difficiles à gérer. 
Cela nous questionne car nous pratiquons cela alors que nous n'adhérons pas à ces façons de faire ... 

Les repas sont cependant l'occasion de découvrir des nouvelles pratiques et de se dire qu'en France et dans nos pays industrialisés on cherche les complications alors qu'on pourrait faire si simple avec ce que l'on a... En effet, ici pas besoin de faire une compote avec le babycook dernier cri... Une cuillère suffit pour gratter le fruit (pomme ou banane)! Et bébé se régale! :) Une belle leçon de vie tout ça, faire avec ce que l'on possède ... A méditer ...

As

De retour à Puno, nous avons dû marcher jusqu'à notre résidence car les taxis ne circulaient pas à cause de la fête de la vierge la " Candelaria" (chandeleur) qui a lieu pendant 7 jours dans les différentes rues de la ville. Nous avons admiré les danses, les costumes et les musiques entraînantes de différents villages du Pérou et d'autres pays (Bolivie, Brésil, Argentine...).
Sur ce rythme nous sommes réparties en bus à 22h pour arriver à cusco à 5h le lundi matin et reprendre nos fonctions de stagiaires :)

Nous sommes donc arrivées à 8h30 à Casa Mantay (nous avions prévu le timing car les péruviens ne sont jamais jamais à l'heure !!!) effectivement nous sommes partis à 9h20 !!! Mais pas de stress c'était une journée plaisir :)

On a assisté à la préparation des mamans et de leur enfant, on aurait dit que c'était la sortie de l´année, elles se sont fait belles (maquillage, coiffure, vêtements...) et ont habillé leur enfant avec leur plus beau vêtement!!!

Quelle excitation :)

Avant notre arrivée les bains étaient une tâche à part entière. Une maman était en charge des bains de tous les enfants, cela se fait à la chaîne : moins de 5 minutes par enfant.

Les bains se font à côté du plan de change et de la salle de vie de la garderie.

Johanna notre référente et Natalia l'ancienne stagiaire ont souhaité que ces bains ne soient plus une tâche mais une opportunité pour la mère et l'enfant de se retrouver à un moment de la journée en tête à tête.

Ainsi, depuis 3 mois, un planning a été défini par heure, pour le lundi mercredi et vendredi, journées des bains.

Chaque maman a désormais 30 minutes pour doucher et habiller son enfant.

Au départ, lors de ces bains, les mamans étaient accompagnées et/ ou aidées par une professionnelle ou une stagiare en essayant de garder une continuité pour la mère et l'enfant dans ce suivi. Trois semaines après notre arrivée, l'équipe nous a proposé de faire partie du roulement et d´accompagner certains bains. Cela nous permet de comprendre davantage certaines relations mère/enfant, et de "découvrir" les personnalités dans un espace/temps plus individuel.

Lors de la dernière réunion d´équipe, nous avons fait le point sur cet accompagnement, et sur la nécessité de poursuivre cet accompagnement pour chaque maman. Certaines, autonomes et suffisament responsables baignent seules leur enfant, en revanche un accompagnement est poursuivi pour celles qui rencontrent plus de difficultés (sécurité, violence, énervement...) 

Le premier dimanche nous avons découvert le centre ville de Cusco, il est magnifique très valloné et typique.

Nous sommes passées par la cathédrale à la Plaza de Armas où nous avons pu découvrir l'armée péruvienne car tous les dimanches celle ci défilé monte le drapeau péruvien et celui de Cusco (multi colore)

Nous avons été très surprises par le nombre de personnes et par un rituel entre Noël et les Rois Mages, en effet les péruviens se sont rendus à la messe avec des poupées dans un berceau qu'ils avaient vêtu et horné selon leur souhait. Celles ci ont été bénites à la messe puis ils sont repartis avec la poupée pour la ramener chez eux et la mettre dans leur crèche..

Puis nous avons découvert deux marchés typiques dont le marché de San Pedro où nous avons acheté du pain. Les marchés sont très colorés tant par les tissus que par les fruits et légumes. On a aperçu le fameux cochon d'Inde "El cuy", promis la photo est pour bientôt Lol. On est rentrées un peu fatiguées de cette balade très matinale.

Voici quelques photos de la préparation des gâteaux au yaourt pour notre départ de Casa Mantay.

Ici pas de four dans les maisons mais des fours collectifs dans chaque quartier, nous avons transporter les moules jusqu´à ce dernier! Pas besoin de s'occuper la cuisson la personne s'en charge.

Un moment comique et mémorable !!!

Au final, même si la recette était la même le résultat était bien différent (levure différente, cuisson....) mais très ces gâteaux étaient malgré tout très bons !!!

Et oui notre aventure péruvienne se termine déjà.... Une expérience si riche que nous ne sommes pas prêtes d'oublier. Il est encore difficile pour nous de mettre desa mots sur toute cette decouverte et aventure...

Nous avons organisé une petite "fête de départ" pour l'ensemble de la maison. Après avoir remercier tout le monde et offert des petits cadeaux régionaux et photos aux mamans et leur enfant, Lili la professionnelle à fait un petit discours pour à son tour nous remercier... Discours si émouvant que nous n'avons pas pu retenir nos larmes... Puis ils nous ont offert des cadeaux à chacune, cadeaux qui sont passés entre les mains de tous le plus vite possible (coutume pour dire que c'est de la part de tous)! Puis quatre mamans ont souhaité faire un discours personnel... 

Ce départ fut un moment très riche et émouvant...

C'est la gorge serrée que nous avons passé la porte de la Casa mais la tête pleine de beaux souvenirs...

Au Pérou, l'allaitement maternel est très courant. Les femmes allaitent depuis des générations et ce jusqu'aux deux ans de l'enfant environ et le recourt aux biberons avec du lait en poudre est peu fréquent, d'ailleurs celui-ci est bien trop cher et peu de familles péruviennes peuvent se le permettre.

Le lait maternel protège le nouveau-né contre les pathologies infectieuses, notamment les infections gastro-intestinales, responsables d'une forte mortalite infantile dans les pays en voie de développement.

Une forte promotion pour l'allaitement maternel est opérée par le gouvernement péruvien avec de nombreuses affiches dans les centres de santé, les hopitaux, dans les rues ou encore dans les bus.

A la différence de nos pays européens, l'allaitement maternel est un acte public, les femmes allaitent où elles se trouvent : dans le bus, dans la rue en marchant, assises sur un trottoi... Aucune pudeur! Si au début nous étions assez étonnées et gênées face à cela, aujourd'hui nous ne faisons plus attention.

Au centre maternel, les mamans allaitent également leur enfant, l'association n'ayant pas les moyens d´acheter du lait en poudre pour tout le monde, sauf en cas de VIH où l'allaitement maternel est déconseillé.

Dès le début du stage, différentes observations quotidiennes sur l'allaitement maternel m'ont interrogé. Les jeunes mamans allaitaient très fréquemment dans des positions qui m'interrogeaient, elles allaitaient aussi en donnant à manger à d'autres enfants, ou encore en surveillant les enfants de la crèche et en criant certaines fois pour poser un cadre, elles ne semblaient pas réellement disponibles phydiquement et psychiquement pour leur enfant à ce moment (pas de regard, pas de verbalisation...), et pouvaient être très "brusques" dans leurs gestes comme par exemple taper la tête de l'enfant alors qu'il est au sein. Certaines jeunes mères peuvent aussi allaiter leur enfant et celui d'une autre...

Toutes ces observations m'ont fortement questionné et j'ai décidé d'en faire mon travail à finalité éducative pour l'école, en orientant ma réflexion autour de la problématique suivante : comment l'allaitement maternel peut-il être un moment privilégié au service de la relation mère/enfant et de l'attachement?

En concertation avec l'équipe et en continuité du travail sur la relation mère/enfant entrepris par les professionnels (cf article les bains du 17/02), j'ai souhaité "sensibiliser" ces jeunes mères sur l'importance de l'allaitement maternel dans la construction du lien mère/enfant. Je leur ai donc proposé des ateliers autour de thématiques liées à l'allaitement (importance de la verbalisation, la communication lors de l'allaitement, les positions pour allaiter, la fréquence...) avec comme finalité l'aménagement d'un espace/coin allaitement dans la garderie.

Je tiens d'ailleurs à remercier le Lions Club de Nay (64), qui m'a permis de mener à bien ce projet et de le concrétiser (achat de tissus, de matelas, de mousse, et tout autre matériel nécessaire à la confection de coussins, de coussins d'allaitement, d'un matelas pour le sol...) Les mamans travaillant à l'atelier ont pris soin de confectionner tout cela :)

Les mamans très intéressées par les ateliers y ont toutes participé de leur plein gré (même les mamans enceintes ou les mamans qui n'allaient plus)
Elles ont désormais bien adapté leur nouvel espace d'allaitement et se montrent ravies, mais je dois avouer qu'au début cela n'a pas été facile pour elles de se défaire d'habitudes et réflexes tant acquis, nous avons dû les encourager !!!

Après une longue nuit dans le silence le plus total du lac Titicaca, nous avons repris le bateau pour rejoindre l'île de Taquile. Les paysages évoquent la mer Méditerranée, nous avons pu faire une promenade avec pour panorama ces magnifiques paysages et enfin arriver au centre de l'île.  Notre guide nous  a expliqué les différentes couleurs et codes des vêtements traditionnels que ce soit bonnets, ceintures ou robes pour les femmes.

Sur cette île nous avons dégusté une truite du lac à la plancha ainsi qu'une bonne bière "la Cusqueña" :) 

Puis nous sommes réparties et avons descendu les 532 marches avec une belle vue du lac pour reprendre le bateau où nous avons pu profiter du pont du bateau, notre visage s'en souvient encore!!!

Yaourt pour les bébés, et pour les autres nous avons été avec chaque maman acheter ce qu'elles souhaitaient, les goûts de chacun étaient ainsi respectés : gâteaux pour certaines, mais et fromage pour d'autres. Chaque maman a pu choisir avec une condition, un budget de 1 sol par personne (0.25€)! Ces jeunes ont vraiment la valeur de l'argent ...

Nous sommes étudiantes en 2ème année de formation au centre l'Horizon à Malakoff (92) et dans le cadre de notre formation, nous avions la possibilité d'effectuer un stage à l'étranger.

Sensibilisées par les problématiques d'éducation, de précarité, et de protection de l'enfance, nous souhaitions partir en Amérique du Sud.

Nous souhaitions découvrir, comprendre, expérimenter, de nouvelles pratiques professionnelles et questionner les nôtres, mais aussi partager nos connaissances avec tolérance et respect de l'Autre et de sa culture.

Humanité, Solidarité, Partage sont pour nous des valeurs essentielles...

Au Pérou, environ 34 % des enfants sont contraints de travailler pour aider leur famille.

Ils sont employés dans différents secteurs comme les plantations agricoles, les déchèteries, les marchés ambulants ou encore les exploitations minières. Certains risquent quotidiennement leur vie dans des milieux très hostiles.

D'autres enfants intègrent des réseaux de prostitution ou encore de drogue.

Lors de nos déplacements en bus pour aller au centre, nous voyons très régulièrement de jeunes enfants travailler, ils vendent des bonbons à l'unité, tout en chantonnant quelques paroles qui expliquent leur situation. Nous sommes aussi accostées par des enfants cireurs de chaussures...

Les mères partent de Casa Mantay à leur majorité (18 ans), mais restent en lien l'équipe avec car elles ont souvent peu de contact avec leur famille, le centre reste "leur maison" où elles ont pour la plupart passé bon nombre d'années.

L'équipe les accompagne pour devenir autonomes et indépendantes et s´insérer professionnellement.

Les mamans cherchent soit un travail à l'extérieur, soit si elles ont appris la couture elles peuvent travailler à l'atelier de confections.

Les enfants  peuvent bénéficier de la garderie ou leur mère trouvent un autre mode de garde à l'extérieur.

Diplomé d'Etat suite à 3 années de formation, l'EJE est un travailleur social spécialiste de la petite enfance.

Il accompagne les enfants de 0 à 6 ans dans leur développement moteur, intellectuel, affectif et accompagne les parents dans leur fonction parentale.

L'EJE joue aussi un rôle de prévention et de lutte contre l'exclusion...

Désireuses de réaliser ce stage dans un pays en voie de développement, pays dans lequel notre rôle de travailleur social trouverait tout son sens, nous avons orienté notre choix vers l'Amérique du Sud qui nous semble être un continent parfois "oublié".

Différentes problématiques sociales et familiales du Pérou ont particulièrement attiré notre attention :

• Les droits de l'enfants bafoués
• La condition de la femme
• Les abus sexuels sur enfants
• La fréquence des grossesses juvéniles qui conduisent les adolescentes péruviennes à l'exclusion
• Les mariages précoces
• Le travail des enfants

Notre projet était d'intervenir dans une structure de type centre maternel.

Un centre maternel a pour mission :

• De rompre l'isolement des femmes enceintes et des mères en difficultés

Journée éprouvante psychologiquement...

Après 3 semaines passées aux côtés des jeunes mamans, nous avons aujourd'hui découvert leur vécu et les causes de leur venue à Casa Mantay, on appelle cela "historia social".

Christiana, assistante sociale écoute l'histoire de chaque fille individuellement et rédige un rapport qui sert au suivi et à l'équipe.

Comme nous le savions, la majorité de ces jeunes ont été victime d'abus sexuels. Mais nous avons découvert que la plupart ont été abusé à différentes reprises et ce dès leur plus jeune âge (8ans...) et par différentes personnes (groupe de jeunes, ou famille proche). Certaines ont été abusé par leur frère, leur père, et leur beau-frère. Ces pratiques sont courantes et à priori banales dans ce pays, certaines mères disant à leur fille "bienvenue au club, mais tais-toi".

Où est la famille qui est censée te protéger ???

Quand elles ont été abusé par la famille plus élargie (oncle, cousin..), certains parents sont partagés et ne savent pas comment se positionner, protéger leur fille et le futur enfant ou taire l'acte (loyauté familiale).

Aussi, nous avons pu découvrir qu´après ces actes atroces une enquête judiciaire est ouverte avec recherche d'ADN, pour rechercher les agresseurs et le géniteur afin que ce dernier donne une pension à la mère.

Jusqu'en 1996, un viol après 14 ans n'était pas considéré au Pérou comme un viol mais comme une séduction...

Malgré leur dramatique parcours et l'absence de soutien familial et d'amour, ces jeunes mamans transmettent un amour et une tendresse avec une telle force à leur enfant, que nous en sommes admiratives.

Les réunions d´équipe ont lieu le dernier vendredi de chaque mois.

Vendredi dernier nous avons assisté à une de ces réunions à laquelle étaient présents : le psychologue (l'animateur), le professeur des mamans, l'assistante sociale, les trois éducatrices des mamans, les deux infirmières, la blanchisseuse, et nous deux stagiaires EJE.

La réunion est un moment plutôt convivial et agréable entre les professionnels avec de quoi se ravitailler, heureusement   car les réunions sont longues... de 9h30 à 17h avec 10 minutes de pause!!! Nous nous questionnons sur l'efficacité    d'une réunion aussi longue ...

Les réunions consistent à faire un tour d'horizon de chaque maman à différents niveaux (école, tâches de la maison, administratif et histoire sociale, guarderia,...).

Nous avons tout d'abord étaient surprises par le contenu de la réunion, nous pensions que ces réunions d'équipe consistaient à se questionner et à rechercher comment soutenir et accompagner ces mamans, mais il s'agissait davantage de d'écrire et "d´évaluer" le comportement de la maman dans ses tâches quotidiennes de la maison, son attitude avec son enfant et les relations avec les autres, cela nous a paru très catégorisé et discipinaire, en effet chaque professionnel détient un classeur avec différents items cochés ou pas pour chaque maman ou évalués avec des lettres (relation mère-enfant, cuisine, ménage, autonomie pour s'occuper des enfants à la guarderia, relation avec les autre filles, assiduité en classe, ordre de la chambre...).

Cette réunion nous questionne encore beaucoup, nous avons trouvé les professionnels très exigeants et stricts avec ces adolescentes, beaucoup d'ordres sont donnés... par exemple, les professionnels évoquent le cas d'une adolescente qui manque d'organisation et de gestion du temps, à defaut de lui donner des conseils ou de rechercher une solution avec elle, ils lui disent de se lever plus tôt et de s'organiser (à 13 ans et venant d'accoucher se lever avant 5 heure du matin n'est-ce pas trop inaproprié?). 

Mais comment agir avec un tel public? Nous manquons réellement de connaissances sur les adolescents, c´est pourquoi ces questions sont encore sans réponse. 

Pour conclure la réunion, chaque maman est conviée à entrer dans la salle, pour lui fait part de ce qui a été dit, la féliciter ou l'encourager à faire des efforts dans telle ou telle tâche, puis on leur demande si elles ont quelque chose à rajouter.

Nous nous sommes senties mal à l'aise parce que nous avons tout d'abord trouvé les professionnels peu empathiques et peu sérieux dans cet échange (quand une maman parle les professionnels rigolent... quelle crédibilité et sécurité pour ces jeunes mamans qui ont besoin d'être soutenues ? puis nous avons été sensible à l'émotion et aux larmes dégagées par certaines mamans reconnaissantes de l'accompagnement de Casa Mantay 

Nous avons cependant été agréablement surprises par l'importance qu'accorde le centre à la sécurité des jeunes filles, en effet les professionnels sont très vigilants quant aux visites qu'elles peuvent recevoir, une liste est établie permettant à tout un chacun de laisser entrer ou non une personne. Nous jugeons cela nécessaire et important pour permettre à ces jeunes d'aller de l'avant avec leur enfant et ne subir aucune pression de l'extérieur.

Assiter à cette réunion nous a permis d´approfondir nos connaissances sur le fonctionnement du centre maternel et les éventuels projets, de découvrir la place de chaque mère dans le centre. Cette réunion si différente de celles que nous connaissons en France nous a permis de nous questionner davantage, questionner les pratiques péruviennes et nos propres pratiques.

L'abandon est assez fréquent au  Pérou.

A Casa Mantay, les adolescentes qui arrivent enceintes, souvent au 3ème mois de grossesse, sont souvent indécises quant à leur désir de garder ou non leur enfant. Ainsi tout au long de leur grossesse, différentes périodes peuvent être relevées : un jour elles disent vouloir garder leur enfant, et quelques temps après elles affirment vouloir l'abandonner. Cette indécision est présente jusqu'au jour de l'accouchement.  Est-ce la contradiction de l'adolescence? La violence qu'elles ont subi?

Souvent, elles ne veulent pas garder l'enfant mais d'un autre côté elles sont préoccupées par son devenir, qui va s'en occuper ? Est-ce que ce sera une personne bonne? Est-ce qu'on ne va pas lui faire de mal?

Il arrive aussi qu'elles demandent aux professionnels ou stagiaires étrangers de garder l'enfant et de l'emmener dans leur pays respectif car pour elles, il sera en sécurité, entre de bonnes mains...

Certaines mamans veulent abandonner leur enfant plus grand, quand ce dernier a 1 an ou 2 ans...

Lorsqu'une décision d'abandon est précise par la maman, cette dernière est reçue par un juge. L'enfant abandonné sera placé dans un orphelinat du pays puis il pourra être adopté par des familles américaines ou européennes.

Nous avons choisi de traiter ce thème car nous vivons cette question de l'abandon quotidiennement principalement avec les deux mamans enceintes actuellement. Nous avons aussi appris qu'une maman du centre a abandonné son enfant les six premiers mois de sa vie, puis a décidé de le récupérer pour l'élever.

Le départ approche...

Aujourd'hui nous avons eu notre dernier rdv avec Joanna notre référente de stage (elle part en vacances ce soir), elle nous a remis nos évaluations de stage. Nous avons eu un super accompagnement de sa part tout au long de ces deux mois, très formateur et très riche...  nos rdv duraient jusqu'à 4h de temps, on ne voyait pas le temps passer :) 

Premier au revoir fait ...

Nous avions prévu de faire une petite fête de départ mercredi prochain lors de notre dernier jour de stage.

Cependant, mardi et mercredi il va y avoir une grève nationale, nous ne pourrons pas sortir de la maison car trop dangereux selon les dires des péruviens .... L´équipe a donc souhaité que nous anticipions notre  fête de départ à lundi, pour ne pas que les mamans, les enfants et nous-mêmes ne soyons frustrés de pas se dire au revoir après deux mois passés ensemble.

Nous vous avouons que cette annonce nous a un peu remué, et oui la fin du stage est belle est bien toute proche...

Mais nous allons malgré tout passer un bon moment demain avec eux car nous leur avons prévu une petite sortie hors de la Casa de Acogida Casa Mantay :)

Aujourd'hui samedi 22 février, nous avions organisé une sortie dans le centre ville de Cusco pour les mamans et leur enfant qui le souhaitaient, afin de partager encore un bon petit moment avec eux :)

Nous avons donc été les chercher à 8h30 ce matin à la casa de acogida Mantay !!! La suite dans les prochains articles ....

35 % de la population péruvienne vit en dessous du seuil de pauvreté et ce malgré le récent essor économique du pays. 

Le chômage touche de nombreuses familles qui se retrouvent ainsi sans ressource et ne peuvent plus subvenir à leurs besoins fondamentaux. 

Nous avons pu observer la pauvreté lors de nos visites à l'extérieur de Cusco et aussi dans le village où est implantée l'association , village plus isolé et plus pauvre que Cusco qui est une ville très touristique...

Cependant, même autour de la maison, nous voyons quotidiennement des personnes de tout âge, même des enfants, faire les poubelles...ou encore faire du commerce ambulant en vendant tout type de produits (Sandwich, jus de fruits, journaux, DVD, bonbons, ou repas à l'assiette ...)

Bonjour a tous,

Vous avez etes nombreux a nous laisser des messages ou commentaires sur le blog et nous vous en remercions :)
Seulement attention pour qu'ils apparaissent sur le blog merci de cliquer sur la rubrique AJOUTER UN COMMENTAIRE et PUBLIER sinon ils ne sont pas publier:
Merci encore et a bientot

PS : desole pour les fautes d'accent nous ecrivons avec un clavier espagnol !!!

Voici la guarderia où nous avons été toute la semaine et où nous serons jusqu'à la fin de notre stage, une semaine super ;)

Les mamans partagent leur chambre à 3 ou 4 et chaque maman dort avec son enfant jusqu'à ses 5 ans.

La vallée sacrée des Incas était le grenier des Incas, qui y cultivaient le maïs sur d'innombrables terrasses. Des paysages magnifiques, spectaculaires, on en a pris plein la vue !!!

Ici le site archéologique Inca de Pisac