Le départ approche...

Aujourd'hui nous avons eu notre dernier rdv avec Joanna notre référente de stage (elle part en vacances ce soir), elle nous a remis nos évaluations de stage. Nous avons eu un super accompagnement de sa part tout au long de ces deux mois, très formateur et très riche...  nos rdv duraient jusqu'à 4h de temps, on ne voyait pas le temps passer :) 

Premier au revoir fait ...

Nous avions prévu de faire une petite fête de départ mercredi prochain lors de notre dernier jour de stage.

Cependant, mardi et mercredi il va y avoir une grève nationale, nous ne pourrons pas sortir de la maison car trop dangereux selon les dires des péruviens .... L´équipe a donc souhaité que nous anticipions notre  fête de départ à lundi, pour ne pas que les mamans, les enfants et nous-mêmes ne soyons frustrés de pas se dire au revoir après deux mois passés ensemble.

Nous vous avouons que cette annonce nous a un peu remué, et oui la fin du stage est belle est bien toute proche...

Mais nous allons malgré tout passer un bon moment demain avec eux car nous leur avons prévu une petite sortie hors de la Casa de Acogida Casa Mantay :)

Au Pérou, environ 34 % des enfants sont contraints de travailler pour aider leur famille.

Ils sont employés dans différents secteurs comme les plantations agricoles, les déchèteries, les marchés ambulants ou encore les exploitations minières. Certains risquent quotidiennement leur vie dans des milieux très hostiles.

D'autres enfants intègrent des réseaux de prostitution ou encore de drogue.

Lors de nos déplacements en bus pour aller au centre, nous voyons très régulièrement de jeunes enfants travailler, ils vendent des bonbons à l'unité, tout en chantonnant quelques paroles qui expliquent leur situation. Nous sommes aussi accostées par des enfants cireurs de chaussures...

L'abandon est assez fréquent au  Pérou.

A Casa Mantay, les adolescentes qui arrivent enceintes, souvent au 3ème mois de grossesse, sont souvent indécises quant à leur désir de garder ou non leur enfant. Ainsi tout au long de leur grossesse, différentes périodes peuvent être relevées : un jour elles disent vouloir garder leur enfant, et quelques temps après elles affirment vouloir l'abandonner. Cette indécision est présente jusqu'au jour de l'accouchement.  Est-ce la contradiction de l'adolescence? La violence qu'elles ont subi?

Souvent, elles ne veulent pas garder l'enfant mais d'un autre côté elles sont préoccupées par son devenir, qui va s'en occuper ? Est-ce que ce sera une personne bonne? Est-ce qu'on ne va pas lui faire de mal?

Il arrive aussi qu'elles demandent aux professionnels ou stagiaires étrangers de garder l'enfant et de l'emmener dans leur pays respectif car pour elles, il sera en sécurité, entre de bonnes mains...

Certaines mamans veulent abandonner leur enfant plus grand, quand ce dernier a 1 an ou 2 ans...

Lorsqu'une décision d'abandon est précise par la maman, cette dernière est reçue par un juge. L'enfant abandonné sera placé dans un orphelinat du pays puis il pourra être adopté par des familles américaines ou européennes.

Nous avons choisi de traiter ce thème car nous vivons cette question de l'abandon quotidiennement principalement avec les deux mamans enceintes actuellement. Nous avons aussi appris qu'une maman du centre a abandonné son enfant les six premiers mois de sa vie, puis a décidé de le récupérer pour l'élever.

Avant notre arrivée les bains étaient une tâche à part entière. Une maman était en charge des bains de tous les enfants, cela se fait à la chaîne : moins de 5 minutes par enfant.

Les bains se font à côté du plan de change et de la salle de vie de la garderie.

Johanna notre référente et Natalia l'ancienne stagiaire ont souhaité que ces bains ne soient plus une tâche mais une opportunité pour la mère et l'enfant de se retrouver à un moment de la journée en tête à tête.

Ainsi, depuis 3 mois, un planning a été défini par heure, pour le lundi mercredi et vendredi, journées des bains.

Chaque maman a désormais 30 minutes pour doucher et habiller son enfant.

Au départ, lors de ces bains, les mamans étaient accompagnées et/ ou aidées par une professionnelle ou une stagiare en essayant de garder une continuité pour la mère et l'enfant dans ce suivi. Trois semaines après notre arrivée, l'équipe nous a proposé de faire partie du roulement et d´accompagner certains bains. Cela nous permet de comprendre davantage certaines relations mère/enfant, et de "découvrir" les personnalités dans un espace/temps plus individuel.

Lors de la dernière réunion d´équipe, nous avons fait le point sur cet accompagnement, et sur la nécessité de poursuivre cet accompagnement pour chaque maman. Certaines, autonomes et suffisament responsables baignent seules leur enfant, en revanche un accompagnement est poursuivi pour celles qui rencontrent plus de difficultés (sécurité, violence, énervement...) 

Ce site nous a paru l'un des plus spectaculaires de la région de Cusco.

4000 puits salants en terrasse servent depuis l'époque inca à l'extraction du sel. Un petit cours d'eau très salé provient d'une source chaude au sommet de la vallée, dévié vers les puits il permet de récolter, après évaporation, du sel. 

Actuellement, comme c'est la saison des pluies, les salines sont de couleur rouge, ocre mais à partir de juin elles sont toutes blanches comme la neige. 

Les terrasses de Moray étagées en un profond amphithéâtre offrent un spectacle fascinant! Les incas les auraient utilisées comme un laboratoire afin de déterminer les conditions optimales pour chaque culture. Leur forme permettait de simuler toute une série de microclimats au gré des dix anneaux concentriques, la température étant plus chaude en bas au centre et de plus en plus fraîche à mesure que l'on s'éloignait en remontant !

Et pendant que les mamans dansent, on "charge les bébés" pour qu´elles profitent pleinement du moment :) 

On a pu vivre et supporter durant quelques heures le poids (sens propre et figuré) que les mamans péruviennes vivent quotiennement.

Jour de la Saint Valentin, une manifestion est organisée à Cusco pour lutter contre la violence faite aux femmes, beaucoup de personnes se sont réunies pour un flashmob. Cet événement à aussi lieu lors de la journée de la femme. Casa Mantay participe bien evidemment à cette lutte! Nous avons passé un super moment :)

Dans cet article nous souhaitons aborder la thématique du sommeil en général à Casa Mantay ainsi qu´au sein de la garderie.

Culturellement au Pérou, les parents dorment avec l'enfant jusqu'à ses 5 ans, cette coutume est respectée au centre, les mamans dorment donc avec leur enfant dans un lit une place.

Les mamans dorment dans des chambres de 3 ou 4 lits. Lorsqu´elles approchent de leur majorité (18ans) et qu'elles sont donc sur le point de partir elles ont droit à une chambre seule par soucis de respecter leur intimité et les préparer à leur vie indépendante.

Lors des nuits à Casa Mantay, une professionnelle est toujours présente pour assurer leur sécurité mais aussi les aider en cas de maladies.

Les mamans se couchent vers 22h et se réveillent à 5h15 pour accomplir leurs "responsabilités" : nettoyer la chambre, faire les lits, faire le ménage dans le centre, se doucher, déjeuner et "ouvrir" la garderie à 7h30 et rester présentes jusqu'à 9h qu'une professionnelle arrive.

Les enfants se réveillent donc casi simultanément avec leur maman (proximité). Puis quand les mamans font leurs différentes tâches, certains enfants sont recouchés dans leur lit et restent seuls dans la chambre.

À la garderie, le dortoir est accolé à la salle de vie. Il s'agit d'un dortoir d´âges mélangés, où les enfants dorment selon leur âge dans un lit adapté. 

Pendant la sieste les enfants sont très couverts et dorment en plus avec 2 ou 3 couvertures.

Le premier jour de stage, nous avons été suprises par la chaleur dans le dortoir : il y avait le chauffage à 27°C. Nous avons aussitôt fait le lien avec un projet mené en première année sur la Mort Subite du Nourisson (MSN). Nous avons donc partagé notre ressenti à Joanna, qui nous a expliqué que les parents au Pérou ont très peur que l'enfant attrape froid, soit malade et que cela conduise à la mort. 

En ce qui concerne le respect du rythme de l'enfant, cela est très différent de chez nous, il y a une sieste unique pour tous  de 12h20 à 14h30, sans réveil échelonné. Même les nourrissons ne dorment pas à d'autre moment, bien qu'ils s'endorment souvent sur le tapis (même assis!) et sont donc réveillés par le bruit mais surtout par les professionnelles ou les mères qui ne veulent pas qu'ils dorment par peur que la sieste soit difficile.

Au cours de différents échanges avec les professionnelles ou les mamans depuis le début du stage et encore aujourd´hui nous expliquons notre point de vue et l'importance du respect du rythme de l'enfant (et oui la théorie de la formation nous suit même à des milliers de kilomètres !!!), théorie qui s'est avérée vraie ! Layda, 18 mois, se réveille à 5h15 et n'est pas recouchée, elle montre des signes de fatigue après le goûter le matin et ne termine quasiment aucun repas du midi car elle s'endort sur la table. Cette situation très fréquente nous a interrogé et nous avons proposé à l'équipe de coucher Layda quand elle en avait besoin le matin afin d'observer si les repas se déroulaient plus sereinement pour elle. Ce "test" très positif, nous avons agis de la sorte avec d'autres jeunes enfants. Les professionnelles qui ont vu l'effet positif, agissent de la même façon désormais :).  Nous sommes satisfaites d´avoir pu faire passer un message et faire évoluer certaines pratiques tout en respectant la culture du pays.

ll y a quelques temps de cela, nous avions demandé à Alba (10 ans) ce qu'elle et son groupe avait fait le matin, elle nous a répondu avoir été au cimetière, visiter les bébés mort de Casa Mantay...
Surprises par sa réponse nous en parlons plus tard à Joanna notre référente de stage. Elle nous explique qu'effectivement la mort des nourrissons est très présente au Pérou. Le mois avant notre arrivée, au centre un bébé d'un mois décédait, étouffé durant la nuit alors que sa mère qui l'allaitait s'était endormie.
La semaine dernière nous nous sommes rendues comptes que le cimetière était tout près de Casa Mantay, nous avons donc était le "visiter", comme vous pouvez le voir sur les photos les cimetières sont très différents des nôtres.

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De retour à Puno, nous avons dû marcher jusqu'à notre résidence car les taxis ne circulaient pas à cause de la fête de la vierge la " Candelaria" (chandeleur) qui a lieu pendant 7 jours dans les différentes rues de la ville. Nous avons admiré les danses, les costumes et les musiques entraînantes de différents villages du Pérou et d'autres pays (Bolivie, Brésil, Argentine...).
Sur ce rythme nous sommes réparties en bus à 22h pour arriver à cusco à 5h le lundi matin et reprendre nos fonctions de stagiaires :)

Après une longue nuit dans le silence le plus total du lac Titicaca, nous avons repris le bateau pour rejoindre l'île de Taquile. Les paysages évoquent la mer Méditerranée, nous avons pu faire une promenade avec pour panorama ces magnifiques paysages et enfin arriver au centre de l'île.  Notre guide nous  a expliqué les différentes couleurs et codes des vêtements traditionnels que ce soit bonnets, ceintures ou robes pour les femmes.

Sur cette île nous avons dégusté une truite du lac à la plancha ainsi qu'une bonne bière "la Cusqueña" :) 

Puis nous sommes réparties et avons descendu les 532 marches avec une belle vue du lac pour reprendre le bateau où nous avons pu profiter du pont du bateau, notre visage s'en souvient encore!!!

Après la visite des îles flottantes, nous sommes arrivées après 3h de bateau sur l'île d'Amantani, elle compte 4 000 habitants repartis en 11 communautés, parmi lesquels, une dizaine de femmes et d'hommes sont venus nous accueillir et nous conduire vers notre famille du soir. Après une longue marche sous le soleil, nous nous sommes installées dans "notre maison" et fait la connaissance de nos hôtes : Margarita et sa maman Esperanza, elles nous ont accueilli comme des reines malgré des conditions de vie très sommaires, pas d'électricité ni d'eau courante... (Ne vous fiez pas aux fils que vous voyez sur les photos, ils ne sont pas reliés!!!)

Puis nous avons marché durant 45 minutes pour arriver aux temples de Pachamama (Terre-Mère) et de Pachatata (Terre-Père), ici il y avait une vue panomarique du lac !

Après le dîner chez l'habitante, elle nous a proposé de revêtir le costume typique de l'île puis d'aller dans une salle pour danse, quelle rigolade! Mais 1h de danse à 4000m d'altitude ça essouffle !!!

Bien arrivées le vendredi après-midi à Puno, nous avons eu la chance de connaître la ville sous les eaux et la neige !!!  Au point de se demander si notre week-end sur le lac n'allait pas être compromis. Finalement, nous nous sommes réveillées sous un magnifique soleil :)

Nous nous sommes rendues dès le samedi matin sur les îles Uros, ce sont des îles flottantes fabriquées avec des roseaux légers appelés "totoras",  le sol reste toujours souple et élastique, cela est assez impressionnant!

Puis après une explication sur la construction des habitations sur l'île, nous sommes montées sur leur bâteau en roseau . Nous étions en hauteur, il y avait une très belle vue. Ce bateau était dirigé par deux femmes de l'île.

Le week-end passé nous nous sommes rendues à Puno, ville située au bord du Lac Titicaca, au sud du pays. Nous avons  traversé les magnifiques paysages de l'Altiplano en bus. 

Le Lac Titicaca est le lieu de naissance du soleil selon une croyance andine, c'est le plus grand lac d'Amérique du sud et le plus haut plan d'eau navigable au monde, et oui il est situé à 3810 m d'altitude! Il mesure 200km de long, pour environ 8400 km2. Ce lac est partagé à 55% par le Pérou et 45% par la Bolivie.

Ps : excusez nous pour les photos à l'envers nous avons quelques petits soucis techniques :/

Les repas au centre maternel sont des moments assez difficiles à vivre et à supporter pour nous. 
Voici un petit aperçu ...

Les repas des enfants de 0 à 3 ans ont lieu dans l'unique pièce de la guarderia avec deux services : l'un pour les bébés à 11h30 et l'autre plus grands à11h45.
Il y a une collation le matin à 9h30 et une l'après-midi à 15h30.
Les enfants dînent à 18h dans cette même salle.

Comme nous vous l'avions dit dans un article précédant les enfants sont assis sur des chaises en bois, même les bébés de 3 mois qui ne tiennent pas assis et qui ne sont pas en sécurité sur ces chaises (ils glissent, tombent de la chaise...)

Les mamans sont généralement présentes au moment des repas. Assises ou debout autour des enfants, mamans, professionnels, et volontaires se relaient pour faire manger les enfants. Ici pas de référence! 3/4 personnes peuvent se relayer autour d'un enfant pour le faire manger ...

Vous l'aurez compris, difficile de trouver une place dans ce mouvement et cette agitation. qui plus est dans un espace si restreint... Les repas sont oppressants et anxiogènes... De plus, les enfants doivent patienter de temps en temps jusqu'à 30 minutes assis à table, en attendant que le repas arrive. Difficile pour des enfants de cet âge de patienter sagement assis à table. Cette attente interminable et cette ambiance entraîne une certaine violence entre les enfants mais aussi entre les mères et leur enfant. Nous trouvons les mamans beaucoup moins patientes au moment des repas.

Le repas du midi et du soir sont plat unique, on leur donne à boire du mate (équivalent de nos tisanes, eau bouillie + céleri, ou eau bouillie + menthe par exemple) uniquement à la fin du repas et encore uniquement s'ils ont bien mangé, ceux qui n'ont pas fini leur plat ou qui se sont mal comportés à table sont privés de boire et partent au lit.Cela nous dérange fortement, boire n'est-il pas la réponse à un besoin vital au même titre que manger? Nous avons expliqué notre point de vue aux professionnels et aux mamans et nous donnons à boire à chaque enfant selon ses besoins, et pas uniquement en fin de repas. Nous avons pu alors observer que les enfants mangent mieux et davantage si on leur donne à boire pendant le repas!!! Surtout quand le repas est composé de deux féculents !

Nous nous sommes aussi questionnées sur certaines pratiques que nous jugeons "violentes" et tellement différentes des nôtres, comme par exemple réveiller un enfant qui s'endort à table en lui jetant de l'eau sur la tête ou en le faisant marcher dehors, ou encore donner à manger à un bébé alors qu'il dort et lui faire finir le plat! 

Nous avons aussi remarqué que le côté sanitaire est très présent, tout le monde est obsédé par le fait que l'enfantmange bien, qu'il ne perde pas de poids et qu'il ne soit pas anémié, des nutriments sont donnés à chaque enfant tous les jours pour compléter l'alimentation. Nous pouvons faire du lien entre cette préoccupation et la situation du pays, le Pérou est un pays en voie de développement, où tous les enfants n'ont pas de quoi se nourrir tous les jours. 

Ainsi, les enfants sont encouragés à finir leur plat, avec un peu de chantage de la part des mamans et des professionnels : un tableau est affiché au dessus de la table pour les plus grands, on leur attribue un smiley content ou non selon si l'enfant a fini son plat, est resté assis, et s'est bien comporté. Et en début de semaine suivante on leur attribue une récompense s'ils se sont bien comporté  (bonbons, ballons gonflables...)
Nous avons du mal adhérer a ce principe si rigide mais nous avouons entrer dans le "jeu", quand les repas
sont trop agités et deviennent difficiles à gérer. 
Cela nous questionne car nous pratiquons cela alors que nous n'adhérons pas à ces façons de faire ... 

Les repas sont cependant l'occasion de découvrir des nouvelles pratiques et de se dire qu'en France et dans nos pays industrialisés on cherche les complications alors qu'on pourrait faire si simple avec ce que l'on a... En effet, ici pas besoin de faire une compote avec le babycook dernier cri... Une cuillère suffit pour gratter le fruit (pomme ou banane)! Et bébé se régale! :) Une belle leçon de vie tout ça, faire avec ce que l'on possède ... A méditer ...